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les fois que le bœuf en est atteint, les Francs-Comtois disent qu’il a la murie.

Quant au diagnostic des maladies inflammatoires, il est facile de s’assurer de leur présence par ce que nous venons d’exposer, d’en distinguer les différentes espèces par les signes qui leur sont propres ; on peut s’instruire des causes qui ont disposé, produit & excité ces maladies, auprès des personnes à qui appartiennent les animaux, auprès de celles qui les ont conduits ; il est même important de savoir si la maladie inflammatoire est épizootique.

Pour ce qui est de l’événement des maladies inflammatoires, il dépend des accidens qui surviennent pendant leur cours. Le dépôt qui se fait dans quelques parties, n’en augmente qu’accidentellement le danger ; quelquefois même il le diminue, en débarrassant le sang d’une partie du levain inflammatoire. Il y a même lieu de croire que la maladie inflammatoire seroit plus dangereuse, s’il n’y avoit point de partie particulièrement affectée ; car, dès que les inflammations extérieures sont formées, on voit que la fougue du sang se ralentit, que la violence des symptômes s’apaise, & dans ce cas, ce seroit exposer la vie de l’animal, si l’on empêchoit la formation de ces sortes de dépôts inflammatoires. Néanmoins, on ne doit pas se conduire de même, si le dépôt se forme dans la substance du cerveau, dans celle des poumons, ou dans quelques autres parties dont les fonctions sont nécessaires à la vie de l’animal ; ce seroit augmenter le danger de ces maladies inflammatoires, qu’on doit s’efforcer de dissiper, en employant tous les moyens que l’art indique pour prévenir la formation du dépôt. Travailler à la résolution de l’humeur morbifique, l’évacuer par les voies les plus convenables, c’est, de toutes les terminaisons, la plus favorable : on a lieu de l’attendre lorsque les symptômes sont assez modérés, & tous appropriée à la maladie, lorsque le quatrième ou le septième jour, on voit paroître des signes de coction, que les urines se chargent d’un sédiment, que le pouls commence à le développer, que le poil est moins hérissé, la peau moins sèche, & que tous les symptômes diminuent. À ces signes succèdent les signes critiques, qui annoncent la dépuration du sang, & l’évacuation des mauvais sucs par les couloirs appropriés ; les plus surs & les plus nécessaires, sont ceux qu’on tire des modifications du pouls.

On doit s’attendre, au contraire, à voir périr l’animal qui est attaqué d’une maladie inflammatoire, si l’on n’observe aucun relâche dans les symptômes, ni le quatrième, ni le cinquième jour, si le pouls conserve toujours un caractère d’irritation. L’on voit alors survenir différens phénomènes qui, par leur gravité, annoncent la mort prochaine. Ces signes varient suivant les maladies. (Voyez-les aux mots Esquinancie, Murie, Vertigo, &c.).

Si c’est toujours un grand bien lorsque les maladies inflammatoires extérieures se terminent par la suppuration, ce n’est pas toujours un grand mal lorsque cette terminaison a lieu dans celles qui attaquent les parties internes ; car, si, parmi les différentes espèces de maladies épi-