Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1784, tome 5.djvu/717

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l’étrille à la lyonnoise, il présente un quarré long de tôle médiocrement épaisse, dont la largeur est de six à sept pouces, & la longueur de huit ou dix. Cette longueur se trouve diminuée par deux ourlets plats que fait l’ouvrier, en repliant deux fois sur elles-mêmes les deux petites extrémités de ce quarré long ; & ces ourlets larges de deux lignes, & dont l’épaisseur doit se trouver sur le dos de l’étrille, & non en dedans, sont ce que l’on nomme les bords du coffre. À l’égard des deux extrémités de ce parallélogramme bien aplani, elles forment les deux côtés égaux & opposés de ce même coffre, lorsqu’elles ont été taillées en dents, & repliées à l’équerre sur le plan de l’étrille, & ces côtés doivent avoir dix ou douze lignes de hauteur égale dans toute leur longueur.

Le manche est de buis, d’un pouce six ou dix lignes de diamètre, & long d’environ quatre à cinq pouces. Il est tourné cylindriquement, & strié dans toute la circonférence, par de petites cannelures espacées très-près les unes des autres, pour en rendre la tenue dans la main plus ferme & plus aisée, & il est ravalé à l’extrémité par laquelle la soie doit y pénétrer de cinq ou six lignes de diamètre, à l’effet d’y recevoir une virole qui en a deux ou trois de largeur, & qui n’y est posée que pour le garantir contre l’effort de cette soie, qui tend toujours à le fendre. Il est de plus placé à angle droit sur le milieu d’une des grandes extrémités, dans un plan qui feroit avec le dos du coffre, un angle de vingt à vingt-cinq degrés ; il est fixé au moyen de la patte qui le termine en une soie assez longue pour l’enfiler dans le sens de la longueur, & être rivée au-delà. Cette patte forgée avec sa soie, selon l’angle ci-dessus, & arrêtée sur le dos du coffre par cinq rivets au moins, ne sert pas moins à le fortifier qu’à l’emmancher, aussi est-elle refendue sur plat en deux lames d’égale largeur, c’est-à-dire, de cinq ou six lignes chacune qui s’étendent en demi S avec symétrie, l’une à droite, l’autre à gauche. Leur réunion d’où naît la soie, & qui doit recevoir le principal rivet, doit être longue & forte, & leur épaisseur, suffisante à deux tiers de ligne partout ailleurs, doit augmenter insensiblement en approchant du manche & se trouver de trois lignes de longueur au-moins sur quatre de largeur à la naissance de la soie qui peut être beaucoup plus mince, mais dont il est important de river exactement l’extrémité.

Les deux parois verticales du coffre & quatre lames de fer, également espacées & posées de champ sur son fond parallèlement aux deux parois, composent ce que nous avons nommé les rangs. Trois de ces lames sont, ainsi que celles qui font partie du coffre, dentées supérieurement, & ajustées de manière que toutes leurs dents toucheroient en même-temps par leurs pointes au point sur lequel on reposeroit l’étrille. Celle qui ne l’est point & qui constitue le troisième rang, à compter dès le manche, est proprement ce que nous disons être le couteau de chaleur ; son tranchant bien dressé ne doit pas atteindre au plan sur lequel sont les dents, mais il faut qu’il en approche éga-