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précipité blanc & lourd, s’il y a de l’acide vitriolique, & la quantité du précipité indiquera celle de cet acide.

Le second est de faire tomber dans la limonade du vinaigre de Saturne ; la liqueur blanchira sur-le-champ, il y aura un précipité blanc ; mais en versant ensuite quelques gouttes d’acide nitreux, le précipité disparaîtra & la liqueur reprendra sa limpidité, sa diaphanéité, s’il n’y a point d’acide vitriolique : elle restera plus ou moins blanche & louche, s’il y en a, & il se formera un précipité blanc & insoluble, qui sera du vitriol de plomb.

Une remarque importante à faire est que, dans les limonades les plus pures, ces sels & ces acides, en séparant l’huile essentielle du citron, donneront un œil blanchâtre à ces liqueurs ; mais cette huile ne tardera pas à s’élever à leur surface, & la liqueur restera limpide & sans précipité.


LIN COMMUN. Von Linné le classe dans la pentandrie pentagynie, & il le nomme Linum usitatissimum. Tournefort le place dans la première section de la huitième classe des fleurs en œillet, dont le pistil devient le fruit ; il l’appelle Linum sativum.

Fleur. Presqu’en entonnoir, composée de cinq grands pétales, larges, crénelées à leur sommet, le calice formé de cinq pièces droites & aiguës, les étamines & les pistils au nombre de cinq.

Fruit. Capsule ronde, à cinq côtés, à dix loges, à cinq valvules, dix semences lisses, luisantes, pointues.

Feuilles. En forme de fer de lance, adhérentes aux tiges, simples, très entières.

Porc. Tiges ordinairement de la hauteur d’un pied & demi, cylindriques, grêles, lisses ; les fleurs, d’une jolie couleur bleu-clair, naissent au sommet en pannicules lâches ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.

Lieu. On ignore son pays natal, mais il est aujourd’hui cultivé depuis le nord jusqu’au midi de l’Europe, & il est annuel.


Lin Vivace. Linum perenne. Lin. Il diffère du précédent, que je prends ici pour tipe de ce genre, par sa tige deux fois plus élevée & plus rameuse, par ses fleurs plus grandes, à corolles très-entières, par les folioles de leur calice plus obtuses, ainsi que la capsule qui renferme les graines, & surtout par sa racine qui est vivace ; les tiges meurent chaque année ; il est indigène dans les pays du nord, & sur-tout dans la Sibérie, ce qui lui a fait donner le nom de lin de Sibérie.

Von Linné compte vingt-deux espèces de lin, dont il est inutile de donner l’énumération, puisqu’il, ne s’agit pas ici d’un dictionnaire botanique ; d’ailleurs, ces espèces ne fsnt d’aucune utilité réelle, & ne peuvent même pas servir à la décoration des jardins. Il y a cependant l’espèce que Von Linné appelle Linum Narbonense, ou lin de Narbonne, parce qu’il croît dans le bas Languedoc & dans la Provence. Il diffère des deux précédens par sa tige cylindrique, rameuse à sa base, par ses feuilles dispersées sur les tiges, raboteuses, pointues ; par ses fleurs très-grandes, ainsi que leur calice membraneux sur les côtés, très-pointus à leur base, & terminés au sommet par une pointe. J’en ai trouvé quelques pieds que j’ai fait