Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1785, tome 6.djvu/691

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur la longueur. On y voit dans une autre situation les objets qu’on vient de décrire. L’ouvrier 14 fait engrener la lanterne pour faire monter le sac ; 5, 6 expriment le tarare ou ventilateur ; 9, le bluteau de fer-blanc ; y, le crible de fil-de-fer ; x, la trémie ; n, la meule courante ; m, la meule gissante.

Le blé broyé entre les meules, est chassé par l’anche i, d’où il entre dans un bluteau fin Z où passe la fleur de farine &, qui tombe dans la huche : de-là, par un conduit c, le son gras va dans la bluterie b, dont la longueur est divisée en trois parties : celle qui est plus élevée est plus fine que la seconde, & celle-ci plus fine que la troisième : les trois tas de différens gruaux sont exprimés par d, d, d, & le son maigre sort par l’extrémité inférieure.

Cette bluterie b est mise en mouvement par la lanterne e, que l’on fait engrener à volonté dans les dents du hérisson N, adapté au grand arbre de la roue.

Quand au bluteau Z, il est mû par la baguette X, qui tient au babillard V, lequel est mis à son tour en mouvement par le moyen de la batte S, qui frappant sur les dents de la croisée adaptée sous la lanterne T, fait agiter le bluteau Z.

Toute cette disposition du moulin étant bien entendue, il sera aisé de concevoir ses différentes opérations. La première consiste à nettoyer & à cribler le blé, avant qu’il tombe dans la trémie des meules : la seconde, à le moudre de manière qu’il ne puisse ni s’échauffer, ni contracter aucune odeur ni autre mauvaise qualité, ni souffrir trop de déchet & d’évaporation : la troisième, à bluter en même temps que les meules travaillent, pour séparer les diverses qualités de farines & de gruaux : la quatrième, à faire remoudre les différens gruaux, pour en tirer de nouvelle farine.

La première opération, de nettoyer le blé, se fait, comme on l’a déjà dit, en transportant les sacs au troisième étage, pour y passer par les cribles. Deux ouvriers, l’un en bas, l’autre en haut, font tout ce service. Le premier, à l’aide, d’une brouette très-commode par sa simplicité & sa facilité, mène le sac jusqu’à l’endroit convenable, & l’attache au crochet du câble 19 ; aussi-tôt l’ouvrier 22, Planche XVI, qui est en haut, fait engrener, en tirant une corde, la lanterne Q du treuil R dans le rouet F, ce qui emporte sur le champ au troisième étage le sac de blé attaché au câble 19 : lorsqu’il y est arrivé, l’ouvrier 22 lâche la corde pour désengrener la lanterne Q, & détache le sac, qu’il vide sur un tas voisin, d’où, après avoir été criblé deux fois au crible normand ou à la main, il découle de lui-même à travers le plancher, par un conduit, dans la trémie 12 du tarare 8, où il est éventé par les aîles 9 du ventilateur, qui le purifient & le nettoyent en chassant la poussière, les pailles, la clocque, les grains légers rongés par les insectes, & en séparant, par ses grilles, la plupart des grains étrangers. Ensuite le grain va communiquer, par le conduit 13, dans le crible de fer-blanc piqué 14, où il est comme rapé & frotté, pour en ôter la poussière de charbon : le tarare & le crible sont mis en action par les poulies S. De-là le grain est reçu dans un crible d’Allemagne 3, Planche XVI, & y Planche XVII, au bas