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tacher les petites cordes YY… Par ce moyen les timpans sont suspendus & ne peuvent avoir d’autre mouvement que celui imprimé par les cordes M & O.

Les timpans sont des cadres fig. 4, recouverts par des parchemins tendus & criblés régulièrement. Les trous du timpan A sont plus gros que ceux du timpan B, les seconds plus gros que ceux du troisième, enfin les trous vont en dégradation de grosseur jusqu’au quatrième timpan. La grandeur des timpans est inégale, comme on le voit dans la fig. 4. Chacun de ces timpans correspond à un des cassins ou loges dont on va parler.

Tout le grain plus ou moins broyé par la meule, passe par les trous du crible ou du timpan A ; toute l’écorce par le mouvement continuel de ce crible, va se rendre à son extrémité dans l’endroit ou il est attaché à l’arc O, & tombe dans un sac ou dans une caisse placée à cette extrémité Z.

Tout le gros grain & même une partie de la coque, passent par le crible A & tombent dans le cassin I du coffre TT. La portion plus fine passe sur le crible B & tombe dans le cassin 2 qu’on ne voit pas ici, parce qu’il est de l’autre côté. La portion plus fine encore se rend sur le timpan C, & se jette dans le casfin 3, & ainsi pour la quatrième partie encore plus fine. Enfin la farine la plus fine pénètre dans le cinquième cassin.

Ces cassins ou loges auxquels correspondent les timpans, sont disposés alternativement dans le coffre C, de sorte que l’on voit d’un côté le plan incliné de l’un, & en dehors le plan incliné du suivant. Chaque loge est séparée de la loge voisine par une planche, sans quoi les différentes farines se confondroient. La base de ces plans inclinés correspond à des portes numérotées 1, 3, 5, & celles de l’autre côté indiquent 2.& 4 ; mais ici on ne les voit pas. Ces portes se lèvent par coulisse ; & lorsqu’elles sont ouvertes, les gruaux & la farine tombent dans autant de tiroirs Y Y, qu’on tire du dessous pour les recevoir.

On repasse au blutoir les premières sortes de gruaux ; ce ventilateur ou blutoir est garni de toiles à grains plus ou moins serrées. Le tambour, fig. 5, est renfermé dans un coffre de bois, & séparé par autant de cloisons 1, 2, 3, 4, qu’il y a de différentes toiles qui recouvrent le tambour. La seconde enveloppe du grain tombe sur l’ouverture 5, de même que la première écorce s’il en reste encore.

La première écorce sert à brûler, la seconde est employée pour nourrir la volaille elle lui tient lieu de son. Les farines sont destinées à faire du pain ou de la bouillie ou des gruaux.

Je ne pense pas que tout le moulin doive coûter plus de 48 à 72. livres. Il seroit bien important que des riches propriétaires le fissent venir de Hollande ou de Flandres. Il est connu dans ces provinces sous la dénomination de moulin à Bouquette. D’après ce premier modèle, il seroit facile de multiplier ces machines. On parviendroit à la longue à les rendre communes en France, au point que chaque particulier auroit son moulin cher lui. Cet objet est plus important qu’on ne pense, parce que nos moulins à farine prépaient très-mal celle de blé-noir.