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rouges, rassemblées aux extrémités des jeunes tiges, quelquefois solitaires ; les feuilles alternativement placées. On trouve quelques stipules côté des feuilles, ou en opposition avec elles. Le grand & le petit Emerus sont des variétés de cette espèce.

Lieux ; les climats tempérés de l’Europe, dans les haies, dans les bois, à l’ombre.

Propriétés, purgatives, plus échauffantes que le séné.

Culture. Comme cet arbuste fleurit en mai & en automne, il mérite d’être placé dans les bosquets de ces deux saisons. On le multiplie très facilement par ses semences, & sa culture n’exige aucun soin particulier.


SÉNÉ. (faux) Consultez le mot Baguenaudier.


SÉNEÇON. Von-Linné le classe dans la syngénésie polygamie superflue, & le nomme Senecio. Tournefort lut donne le même nom, & le place dans la seconde section de la douzième classe des herbes à fleurs à fleurons, qui laissent après elles des semences aigrettées. Le séneçon commun est trop multiplié & trop connu pour le décrire. Je dirai seulement que toute cette plante est sans odeur, fade, légèrement acide, émolliente, rafraîchissante & réputée vermifuge. On en fait des décoctions pour lavemens, fomentations & cataplasmes. Si on désire de plus grands détails sur les caractères génériques du séneçon, on peut consulter l’article Jacobée, dont il diffère par ses corolles nues & jaunes, ses fleurs éparses, & par ses feuilles sinuées qui embrassent les tiges.

Parmi le grand nombre d’espèces comprises dans le genre des séneçons, celui d’Éthiopie mérite d’être distingué & de trouver place dans les jardins des fleuristes ; il fleurit en automne. Von-Linné le nomme avec raison Senecio elegans, & Tournefort l’appelle Senecio americanus purpureo-cœrulco flore.

La plante bien cultivée & semee de bonne heure, s’élève à la hauteur de quinze à dix-huit pouces. Elle pousse plusieurs tiges droites assez serrées les unes contre les autres, qui se divisent au sommet en un grand nombre de pédicules, & presque chaque pédicule porte une fleur ; les pétales ou feuilles de la fleur sont disposés presqu’en rose, d’une couleur pourpre brillante ; le centre de la fleur est coupé par des fleurons hermaphrodites de couleur jaune ; le calice commun est écailleux & d’un verd tranchant. C’est par la réunion de ces fleurs, par leur multiplicité & par leurs couleurs, que la plante devient intéressante & très-agréable à l’œil ; les feuilles sont presque découpées en manière de lyre, les découpures égales & ouvertes.

Quoique cette plante soit originaire d’Éthiopie, & par conséquent d’un pays très-chaud, elle réussit, sans des soins recherchés, dans la majeure partie de nos provinces. Elle participe de la facilité qu’ont tous les séneçons à se multiplier par leurs graines emportées par le vent. On doit, semer celui-ci sur couche sourde, ou sous châssis si on en a, dès la fin de mars, & à la fin de février pour les provinces méridionales, dans une exposition chaude, bien abritée, & que l’on puisse recouvrir avec des paillassons dans le besoin. La seconde attention