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cées ; on ne peut espérer de la guérir, que par l’usage des mucilagineux, & le bouillon de poulet.

Il peut encore arriver, comme l’a fort bien remarqué Sanctorius, que diverses parties de la trachée artère & des poumons, souffrent des inégalités & manquent du lisse & du poli naturel ; qu’elles s’affaissent par une sorte de morfondement, & qu’elles donnent lieu à une toux. Bien loin de donner des expectorans, il faut au contraire insister sur les remèdes toniques qui redonnent au poumon son ton naturel, très-propre à détruire ces inégalités. Ce sont les alimens faciles à digérer, qui sont les meilleurs fortifians & les échauffans les mieux appropriés. Sthal, Junguer, & autres médecins célèbres, sont parvenus à dissiper des toux opiniâtres convulsives, & même hectiques, en faisant respirer les vapeurs de soufre fondu, & non allumé. M. de Sauvages a recommandé comme spécifique le pouillot. Le sucre de saturne pourroit être très-utile, si on le donnoit à petite dose. Le quina est de tous les anti-spasmodiques, le plus avantageux si on l’administroit de bonne heure, & avant que l’obstruction ait commencé. Il réussiroit sans doute tout aussi bien qu’il le fait dans l’enrouement qui succède à la rougeole. Mais ce n’est pas sans beaucoup de précaution qu’on doit le donner.

M. Ami.

TOUX. Médecine vétérinaire. Expiration violente, subite, fréquente, inégale & avec bruit, qui se fait par la bouche, pour se délivrer par l’expectoration de ce qui irrite la trachée-artère. Dans la toux les muscles du larinx, la trachée-artère, les muscles de la poitrine, destinés à l’expectoration & ceux de l’abdomen, entrent dans des mouvemens spasmodiques. Dans les animaux comme dans l’homme, les parties internes de la trachée artère & des bronches, sont parsemées de glandes qui filtrent sans cesse une humeur lymphatique, destinée à humecter ces canaux, ainsi que les vésicules pulmonaires. Mais pour que l’air entre dans les poumons avec facilité, qu’il en parcoure tous les détours, & qu’il distende chaque vésicule, il faut que cette humeur ne soit ni trop épaisse, ni trop fluide, ni trop âcre. Si elle est trop épaisse, l’expectoration se fait difficilement, l’air ne peut l’entraîner dans l’expiration, tant elle est tenace & adhérente aux parois de la trachée-artère des bronches & des vésicules auxquelles elle reste collée. Elle obstrue par conséquent les vaisseaux excrétoires, les glandes qui la filtrent s’engorgent, se tuméfient ; l’entrée de l’air dans les bronches & dans les vésicules devient de plus en plus difficile ; la circulation du sang est gênée dans ce viscère, & la respiration extrêmement embarrassée. De-là la toux, la pousse, les obstructions & les pulmonies.

Lorsque les glandes filtrent une lymphe trop fluide & trop âcre, elle irrite continuellement les parties intérieures de la trachée-artère, des bronches & des vésicules : l’irritation se communique aux muscles de la respiration & au diaphragme ; elle excite des toux violentes & opiniâtres ; comme cette humeur est fort aqueuse, elle n’a pas assez de corps ni de consistance pour donner