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verture du cadavre deux paquets de vers de la grosseur du poing, l’un près du pylore qu’il bouchoit, l’autre dans le grand cul-de-sac de l’estomac ; les ulcères dans lesquels étoient logés ces vers, étoient énormes ; plusieurs étoient répandus dans le cœcum & dans le colon ; les intestins étoient très-enflammés, ainsi que le cerveau, le retz admirable de willis étoit si gorgé, qu’il formoit hernie dans le quatrième ventricule ; les corps glanduleux du plexus choroïde étoient aussi gorgés & jaunâtres.

Article IV.

Signes qui décèlent l’existence des œstres dans les sinus frontaux des moutons.

Les signes de la présence des œstres dans les sinus frontaux des moutons, sont, outre les convulsions & les tournoiemens, des ébrouemens fréquens, la disposition de l’animal à heurter avec sa tête tous les corps qu’il rencontre, l’abattement des forces, la tristesse, l’inflammation ou la rougeur de la conjonctive, l’humidité ou le flux des naseaux, le boursouflement de la membrane pituitaire, la noirceur, l’inflammation & l’engorgement du voile du palais, de l’épiglotte & de toute l’arrière bouche, le dégoût, le dépérissement & la mort.

Article V.

Désordres produit par les œstres dans les moutons.

Les effets de ces vers dans l’intérieur des sujets qu’ils ont enlevé, sont des excoriations, des tuméfactions & des suppurations dans la membrane pituitaire ; les cornets du nez & l’ethmoïde sont plus ou moins enflammés & gangrénés ; le cerveau est souvent gorgé, mollasse, & dans la cachexie ; les ventricules ont été trouvés pleins d’eau ; les glandes pinéales & pituitaires, le plexus choroïde gorgés & macérés ; tout ce qu’on a remarqué de plus ordinaire dans la poitrine & le bas ventre, sont des infiltrations, des congestions, & de légers épanchement de sérosité.

Les sinus frontaux renferment dans l’épaisseur de la membrane pituitaires ou sous la membrane même, depuis deux jusqu’à quinze œstres, le plus souvent très-noirs ; ils sont logés dans une espace assez juste pour leur volume ; la partie de la membrane qui les enveloppe est très-tuméfiée, noire, & le plus souvent gangrénée ; on en trouve plus fréquemment dans les deux sinus à la fois : on en a vu dans la partie supérieure des cornets du nez ; mais bien rarement dans les sinus ethmoïdaux, & plus rarement encore dans les sinus maxillaires.

Article VI.

Signes de la présence des œstres sous les tégumens.

Rien n’est plus facile que de connoître la présence des œstres renfermés sous les tégumens des animaux ; ils sont contenus dans des tumeurs de la grosseur d’une noix, & quelquefois d’un œuf de poule ; pour peu que ces tumeurs soient grosses, la fluctuation est presque toujours sensible, & leur ouverture