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chevelu, et qu’elles sont assez fortes pour être plantées. Avant que d’être plantés, ces jeunes plants doivent être épluchés. On supprime les fouets qui les ont produits, on coupe les plus grandes feuilles, et l’on ébarbe avec la serpette l’extrémité de la racine. La plantation de ces plantes, particulièrement les espèces de fraisiers, se fait par lignes depuis trois jusqu’à huit pouces de distance, suivant la vigueur des espèces. On en borde des planches, des plates bandes, et l’on en forme des tapis. Cette plantation se fait dans les jardins, une grande partie de l’année, mais plus particulièrement à l’approche des équinoxes de printemps et d’automne. Un terrain meuble est celui qui convient le mieux à cette nature de plantation. (Th.)


COTYLÉDONS. V. Délivre. (Ch. Fr.)


COUPLE, (Vénerie,) corde de crin avec laquelle on attache les chiens courans deux à deux, ce qui s’appelle coupler les chiens. La fabrique des couples étant du ressort de la corderie, il suffira d’indiquer ici les dimensions qu’elles doivent avoir, et de prévenir que les meilleures, c’est-à-dire celles qui retiennent le mieux les chiens, sans les exposer à être étranglés, se trouvent chez M. Clavaux, (rue Coquillère, à Paris) avantageusement connu pour tous les objets relatifs à la chasse et à la pêche.

Les couples doivent avoir cinq pieds de long, et la grosseur d’une corde à étendre le linge ; on les façonne de la même manière que les longes des chevaux ; c’est-à-dire qu’il y a un chef à chaque bout, afin que l’on puisse y former une boucle proportionnée à la grosseur du cou du chien, et arrêtée par un nœud, pour qu’elle retienne l’animal sans risquer de étrangler ; car c’est là le grand mérite d’une couple, que l’on appelle ainsi parce qu’elle sert à lier un faite à l’époque chien à chacun de ses côtés, que l’on nomme couplons. (S.)


COURCAILLET, (oisellerie,) sorte d’appeau décrit à l’article des Appeaux. (S.)


CRAN, (Cochlearia armoracia L.) Sa tige est haute de deux pieds, droite, cannelée et rameuse seulement vers son sommet ; ses feuilles radicales sont droites, très-grandes, pétiolées, ovales, oblongues, crénelées, glabres et nerveuses ; les feuilles inférieures de sa tige sont quelquefois découpées et semi-pinnées : les supérieures sont longues, fort étroites et chargées de quelques dentelures ; les fleurs sont blanches, assez petites, et disposées par bouquets ou espèces de grappes lâches et terminales.

Cette plante croît naturellement dans nos provinces septentrionales ; mais alors sa racine est mince et filandreuse, et ne sauroit être employée à l’usage de la table. La culture lui donne un plus gros volume, plus de force, et un goût plus agréable.

Elle demande un sol un peu humide et substantiel, quoique cependant elle croisse dans toute espèce de terrain : l’ombre lui convient assez. On préparera la terre qu’on lui destine, par un labour profond, afin d’obtenir des racines grosses, droites, et sans bifurcation.

On pourroit la multiplier de graines ; mais comme elle a une grande force végétative, on la propage en transplantant ses rejetons ou ses racines, qu’on divise en plusieurs portions, et qu’on taille à la longueur de deux ou trois pouces ; on peut même la reproduire en mettant en terre des morceaux de sa racine nouvellement cueillis, et coupés en rouelles, de l’épaisseur de deux ou trois lignes. Cette opération doit être l’époque où la sève est en mouve-