Page:Rufus - Patrologia orientalis, tome 8, fascicule 1, n°36 - Plérophories.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[501]
101
XLVIII. — SUR LE MOINE ÉPIPHANE.



L’ennemi qui dispose et dresse des pièges en secret, jaloux de leur salut, excita contre eux le prêtre du village, homme puissant et juge. Quand celui-ci vit que seul cet homme se séparait de son Église et qu’il n’adhérait ni à lui, ni aux habitants du village, excité plutôt[1] par ceux-ci contre lui, il le manda et le condamna à des coups, à des opprobres et à des persécutions qu’il endurerait dès le jour suivant s’il n’adhérait pas et ne se joignait pas à lui. Ce pauvre orthodoxe[2] lui dit : Il m’est impossible de renier la foi que j’ai reçue des saints Pères. Une fois qu’il fut libre, il se prépara à la fuite et à offrir à Dieu cette vie errante, lui montrant les peines qui s’y rencontreraient et les afflictions qu’il supporterait pour son nom. — Et le jour suivant ce prêtre mourut en bonne santé et sans aucune maladie, de sorte que tous les habitants du village furent saisis de crainte et remplis d’étonnement, en apprenant ce qui était arrivé, et qu’ils laissèrent l’orthodoxe[3] Épiphane et qu’ils ne le molestèrent en aucune façon. Celui-ci, ayant reconnu la couronne de son beau zèle par ce juste jugement, fut jugé digne de tomber malade dans le monastère[4] de notre saint Père, le bienheureux Isaïe[5], où il avait coutume de participer aux saints mystères ; après y être mort, il fut

  1. μᾶλλον.
  2. ὀρθόδοξος.
  3. ὀρθόδοξος.
  4. ϰοινόϐιον.
  5. Cf. supra, ch. xii et infra, ch. xcvi.