Page:Rufus - Patrologia orientalis, tome 8, fascicule 1, n°36 - Plérophories.djvu/153

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
[549]
149
LXXXIX. CONTRE LES CHALCÉDONIENS.



y compris son chef, le grand Josué, perdit tout espoir ; il est écrit en effet : le cœur du peuple fut ébranlé et devint comme de l’eau[1]. Apprenons donc, par les récits qui se trouvent dans les saints Livres à la suite de ces paroles, ce qui s’ensuivit et ce qui est raconté en ces termes : Josué déchira ses vêtements et se prosterna jusqu’au soir le visage contre terre, lui et les anciens du peuple, et ils se mirent de la poussière sur la tête. Josué dit : Je t’en prie, Seigneur, pourquoi ton serviteur a-t-il fait passer le Jourdain à ce peuple pour le livrer aux Amorrhéens qui nous feront périr ? Oh si nous fussions restés et si nous eussions demeuré de l’autre côté du Jourdain ! Que dirai-je, après qu’Israël a tourné le dos devant son ennemi ? Quand les Chananéens et tous ceux qui demeurent dans ce pays l’apprendront, ils nous envelopperont et nous détruiront de la terre. Et que feras-tu pour ton grand nom ? — Le Seigneur dit à Josué : Lève-toi ! Pourquoi es-tu prosterné le visage contre terre ? Le peuple a péché : ils ont transgressé mon alliance que je leur avais prescrite, ils ont dérobé des choses dévouées par interdit et ils les ont placées parmi leurs bagages. Aussi les enfants d’Israël ne peuvent-ils plus résister à leurs ennemis, car ils sont tous sous l’interdit ; je ne continuerai plus à être avec vous, si vous ne retranchez pas l’interdit du milieu de vous[2].

  1. Josué, vii, 5.
  2. Josué, vii, 6-12. Le syriaque est traduit directement sur le grec, avec quelques négligences, sans tenir compte de la Peschiṭto.