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JEAN RUFUS. — PLÉROPHORIES. — APPENDICE.



XCII (XXX). — Autre histoire. Le pieux saint Zosime[1], étranger (ξένος) et homme pur, fut gratifié d’une persuasion (πεῖσις) et d’une réponse analogue et d’une vision : Lorsqu’il était dans une cellule sur le mont Sinaï, il partit et vint à Jérusalem, se cherchant un lieu de repos, et il arriva à Béthel où le patriarche Jacob vit l’échelle et il fut aimé du portier (παραμονάριος) de ce lieu qui le supplia beaucoup, et qui lui promettait de lui donner la tranquillité convenable. Il lui dit ouvertement : « Je ne puis pas faire cela, parce que je suis éloigné de la communion et de l’apostasie de Chalcédoine. » Le portier (παραμονάριος) lui dit avec serment qu’il ne lui ferait pas une seule difficulté pour cela ; « demeure seulement près de moi (disait-il), et chante (les psaumes) avec moi ». Comme son esprit, dans sa simplicité, inclinait à cela, il vit, durant cette nuit, le patriarche Jacob, homme couvert de cheveux blancs, vénérable et grave, revêtu d’un manteau et portant un bâton, qui se promenait en ce lieu. Il s’approcha de lui et lui dit : « Comment toi, qui es orthodoxe, participes-tu avec les renégats et cherches-tu à demeurer ici ? « Ne transgresse pas ta foi à cause de moi, mais hâte-toi de fuir la compagnie des renégats et il ne te manquera aucun bien. » Par sa fuite, il se maintint, jusqu’à la fin, dans la foi orthodoxe.

  1. Sic ABM. Le présent ms. porte Rôsîôs.