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JEAN RUFUS. PLÉROPHORIES.



XIV. L’abba Paul, qui était sophiste[1], nous racontait aussi qu’il avait demeuré avec l’abba André, vieillard prophète, ainsi qu’homme travailleur et sincère[2], qui, avant le concile (de Chalcédoine), fut l’un des grands saints de l’Égypte. Celui-ci, dans une vision, vit une immense foule d’évêques qui attisaient une fournaise très ardente où ils jetèrent un bel enfant resplendissant comme l’or et qu’ils fermèrent de tous côtés de sorte qu’on n’en voyait pas sortir la fumée et que l’air n’y pouvait pas entrer ; et, au bout de trois jours, il vit l’enfant sortir sain et sauf de la fournaise et il reconnut que c’était le Seigneur. Comme il avait coutume de lui parler, il lui dit « Qui sont ceux qui t’ont fait cela et qui t’ont jeté dans la fournaise ? » Celui-ci lui dit « Les évêques m’ont crucifié de nouveau et ils ont décidé de me ravir ma gloire. » Et il avait raison ; car les nestoriens sont malades de la maladie des Juifs, quand ils disent que celui qui a été crucifié, était un homme purement et simplement, et nullement le Dieu incarné. Quand le vieillard regarda encore, il vit dans le lointain un vieillard qui se tenait debout, qui n’approuvait pas les autres évêques et

  1. σοφιστής, Land, III, 162, 166, 190, 192. Cf. infra, ch. xxxviii et lvii.
  2. Ces deux derniers mots signifient souvent « soldat et scribe public ».