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XX. — VISION DE PAUL DE GANTA.



indescriptible ; tout autour se trouvait une grande foule de saints qui se tenaient debout et faisaient le service de l’autel ; — parmi ceux-ci, selon son dire, il en connaissait qui vivaient encore à ce moment-là. — Il vint du ciel une voix qui dit : « Qu’il soit anathème, celui qui proclamera deux natures » ; et ceux qui se tenaient debout autour de l’autel répondaient de leur côté d’une voix forte : « Ainsi soit-il ! » Le peuple qui remplissait la plaine, gardant le silence, était dans la crainte et la terreur par suite de l’étonnement. La voix divine criait de nouveau : « Qu’il soit anathème, celui qui divise l’(Être) un et indivisible ; que les apostats soient anathèmes » ; et seuls ceux (qui entouraient l’autel) répondaient : « Ainsi soit-il ! » Quand la vision eut cessé, le vieillard revint alors à lui et il fut saisi par une grande angoisse et par des gémissements, en réfléchissant en lui-même et en pensant que, si, dans cette vision, il était fait allusion à quelque scandale, cela ne pouvait venir que du concile de Chalcédoine et de Juvénal. Cet impie, en effet, avait passé par le monastère[1] de Paul lorsqu’il allait à la cour[2] ; Juvénal le révérait en effet en voyant que l’impératrice Eudocie avait en lui une grande confiance ; et (lors de son passage) il disait au

  1. ϰοινόϐιον.
  2. Ad comitatum.