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XXIII. — CONTRE BASILE DE SÉLEUCIE.



et qu’on connut partout l’apostasie qui s’y produisit, tous étaient saisis de stupéfaction et d’étonnement et se refusaient à croire que Basile eût également apostasié et se fût laissé séduire par la trahison des autres, et moi plus que tous, car j’étais son ami et son panégyriste. Comme le métropolitain[1] revenait en Isaurie, et qu’il était sur le point d’y entrer, beaucoup étaient dans l’hésitation, en estimant qu’il ne fallait pas se joindre à lui avant d’avoir reçu une pleine confirmation[2] de la vérité. J’étais de ce nombre, disait le bienheureux Étienne ; comme j’étais encore séculier et que je priais Dieu, et que je lui demandais dans la sincérité et la simplicité de mon cœur de me faire connaître la vérité sur ce point, aussitôt, dans cette même nuit, il me sembla que je voyais revenir Basile ; tout le peuple courait à sa rencontre, et avec honneur, gloire et louange, il le faisait entrer dans l’église ; comme la foule de ce peuple nombreux allait être complète, et que (Basile) se tenait debout à l’autel en présence de toute la ville avec les femmes et les enfants, il entra par la porte occidentale de l’église un homme d’aspect terrible, grand et imposant ; ayant traversé l’assistance, il se précipita sur Basile, qui se tenait debout et allait faire la prière, lui enfonça un doigt de sa main droite dans la bouche et lui tourna le visage de son côté ; de la sorte, il le tirait et l’en-

  1. μητροπολίτης.
  2. πληροφορία.