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XXXIX-XL. — SUR L’AUMÔNE. — CONTRE JUVÉNAL.



XL. — Le bienheureux Boniface, prêtre romain, avait un zèle si ardent contre le concile de Chalcédoine qu’il ne tint pas même une simple conversation avec l’un de ses partisans, fût-ce un séculier, et qu’il ne parla jamais avec lui, à moins qu’il ne commençât par anathématiser le concile de Chalcédoine, et cela même si on le rencontrait sur un chemin ; la principale raison en était qu’il avait eu, au temps de l’oppression, la vision suivante : Il lui sembla voir un homme mort, placé sur un lit devant le saint sépulcre ; il sentait mauvais et remplissait l’air de sa puanteur ; subitement il revint à la vie et il était prêt à marcher[1] ; il tenait un livre dans la main et, l’ayant donné au prêtre Boniface, il dit : « Prends-moi ce livre. » Celui-ci était splendidement orné à l’extérieur ; mais, quand il l’eut pris et ouvert, il le trouva à l’intérieur plein de saletés. Cela indiquait que Nestorius, après sa mort, revivrait en Juvénal qui serait l’héritier de sa vaine gloire.

Le bienheureux abba Pierre disait aussi que le misérable Juvénal avait rempli l’église d’hommes négligents, au point que semblable chose arriva également à son époque, lorsque l’abba Pierre demeurait en paix dans la ville sainte :

  1. Les manuscrits portent : « il était prêt à donner des avis ».