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Page:Rugendas - Voyage pittoresque dans le Brésil, fascicule 7, trad Golbéry, 1827.djvu/3

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VOYAGE PITTORESQUE

DANS LE BRÉSIL.

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PORTRAITS ET COSTUMES.


Les diverses races d’hommes que l’on remarque dans les États du Nouveau-Monde, et l’immense variété qui les caractérise, offrent à l’observateur, à l’homme d’État, au citoyen, l’aspect le plus intéressant que les sociétés humaines puissent présenter.

On dirait que la civilisation a voulu égaler ou même surpasser les richesses dont la nature a fait briller le règne animal et le règne végétal. Sous ce rapport le Brésil l’emporte sur toutes les autres contrées de l’Amérique, et notamment sur les colonies espagnoles. L’importation des noirs d’Afrique y est bien plus considérable, et les races indigènes y sont bien plus nombreuses : d’ailleurs les colonies portugaises de l’Asie y apportent un mélange de sang malais, chinois, et de celui des peuples de l’Indostan. Voici à peu près dans quelle proportion les diverses races du Brésil sont réparties les unes envers les autres :

La population est de 4,000,000 d’individus.
Blancs 843,000 ;
Hommes de couleur 628,000[1] ;
Noirs 1,987,500 ;
Indiens 300,000.

Dans cette livraison et dans quelques-unes des suivantes on tâchera de faire connaître les différentes parties de la population, tant sous le rapport de leurs formes extérieures, que pour ce qui concerne leurs mœurs, leurs usages, leurs occupations. Il est juste d’accorder la première place de ce tableau à l’habitant primitif, quoiqu’il ait été repoussé sur les degrés inférieurs de la société. Qu’il nous soit permis d’abord de nous livrer à quelques observations générales sur l’origine, les migrations

  1. On n’a point eu égard ici à la division en hommes libres et en esclaves, et sous la dénomination d’hommes de couleur sont compris tous ceux qui ne sont ni noirs, ni blancs, ni Indiens.