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LA VIE

« Dame, ce li dist li preudom
Cui Diex a fet si riche don,
Por qu’es-tu à mes piez chéue ?
Ci a mult grant desconvenue.
De toi véoir ne sui pas dignes ;
Diex m’en a bien monstré les signes. »

— « Père Zozimas, dist Marie,
Jusqu’à tant que soie fénie
A nului ne me descouvrir,
N’à ton abé pas ne l’ouvrir.
Par toi voudrai estre celée,
Se Diex m’a à toi demonstrée :
A l’abé Jehan parleras.
Cest message li porteras :
De ses oailles praingne cure.
Tele i a qui trop s’asséure ;
De les amender ont mestier.
Or te remetras au sentier.
Saches en l’autre quarantaine
Auras mis à une autre[1] paine,
N’asouviras pas ton désir.
En ton lit t’estoura gésir
Quant li autre s’en iront fors,
Quar trop sera foibles tes cors.
Malades seras durement
La quarantaine entirement.

« Quant passée ert la quarantaine
Et vendra le jor de la çaine[2]

  1. Ms. 7633. Var. Grant.
  2. Ms. 7633. Var. Ceinne.