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SAINTE MARIE L’ÉGIPTIANNE.

Ses mains croisa sor sa poitrine,
Si s’envelope de sa crine,
Ses iex a clos avenaument
Et toute sa bouche ensement.
Dedenz la joie perdurable,
Sanz avoir paor du déable,
Ala Marie avoec Marie.
Li mariz qui là se marie
N’est pas mariz à Marion :
Bien est sauvez par Marie hom[1]
Qu’à Marie s’est mariez
Qu’il n’est pas aus maris iez.

Povrement fu ensevelie ;
Couverte n’ot c’une partie
De li du drap que Zozimas
Li dona, qui fu povres dras.
Poi ot le cors acouveté ;
Diex ama moult tel povreté,
Et riche et povre et foible et fort
Sachent font à lor âme tort
Se richement partent du siècle,
Quar l’âme n’aime pas tel riègle.
La dame jut desus la terre,
Qu’il n’est nus qui le cors enterre,
Ne oisel ne autre vermine
N’i aprocha tout le termine.
De li garder Diex s’entremist,
Si que sa char ainz ne maumist.

  1. Le Ms. 7633 ne contient pas les deux vers suivants.