Page:Rutebeuf - Oeuvres complètes, recueillies par Jubinal, tome II, 1839.djvu/234

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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


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NOTE A.

(Voyez page 24, note 1.)


LA VOIE DE PARADIS[1]


Or escoutez .i. autre songe
Qui croist no matère et alonge.
Je vous dirai assez briefment,
Se je puis et je sai, comment
En sonjant fui en paradis.
Je dormoie en mon lit jadis ;
Si me prist talent que g’iroie
En paradis la droite voie.
En sonjant me fui esméus,
Mès ne fui mie décéus ;
Quar au movoir priai à Dieu
Le gloriex, le douz, le preu,
Qu’il m’enseignast la voie droite
Et il me dist : « Va, si t’esploite
Et pren conseil à Nostre Dame :
A li servir met cors et âme ;
Tout droit par li t’avoieras,
Que jamès n’ères desvoiez,
Se droit par li es avoiez. »

Quant ce oï mult fui joieus,
Et ne fui pas trop pereceus,
Ainz alai Nostre Dame querre
En son païs et en sa terre.
Là la trovai : conseil l’i quis,
Et de ce que je li requis

  1. Cette pièce, que je tire du Ms. 7218, fol. 86, est curieuse à comparer avec celle de Rutebeuf qui porte le même titre et qui est également une maligne satire.