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LA VOIE DE PARADIS.

Va celui si grant aléure
Com palefroiz va l’ambléure.

Li chemins est biaus et plesanz,
Délitables et aaisanz :
Chascuns i a à sa devise
Quanques soihaite ne devise ;
Tant est plesanz chascuns le va,
Mès de fort eure se leva
Qui le va se il n’en repère.
Li chemins va à .i. repère
Où trop a dolor et destrece ;
Larges est, mès toz jors estrece.
Li pélerin ne sont pas sage :
Passer lor estuet .i. passage
Dont jà nus ne resortira[1].
Or sachiez qu’au resortir a[2]
Une gent male et félonesse
Qui por loier ne por promesse
N’en lessent .i. seul eschaper
Puis qu’il le puissent atraper.
Cel chemin ne voil pas tenir,
Trop me fust tart à revenir.

Le chemin ting à destre main ;
Je, qui n’ai pas non d’estre main[3]
Levez, jui la première nuit,
Por ce que mes contes n’anuit,
A la cité de Pénitance :

  1. Ms. 7633. Var. Retornera.
  2. Ms. 7633. Var. Retorner a.
  3. Ms. 7633. Var. Non chastelain. — Main levez signifie ici : matinal.