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ADDITIONS.

Là fu mesire Jehans li pages,
Et Pois-l’âne, cil de Gamaches[1],
Mestre Nichole aus hautes naches :
Cil trois sevent trive, cadruve[2].
Sor .i. grant char en une cuve,
Li bedel traioient le char ;
Robert-le-Nain et grant Eschar
Les poingnoit toz d’un aguillon ;
Chéron-le-Viel point el c… ;
Lors se mistrent tuit à la voie.
Là ot maint paveillon de soie
Soz Mont-Leheri lez-Linoies[3] ;
Là se firent de cruels plaies.

  1. Ne serait-ce point le dominicain Jean de Paris, docteur et professeur de théologie, qui vivait vers 1220, et qui fut surnommé Poin-l’Ane (Pungens-asinum) ? Voici ce que Baluze, dans ses Vies des papes d’Avignon, note 3 de la Vie de Clément V, rapporte touchant son surnom :

    « Addit (Henricus Spondanus), in cujusdam Brehalli opusculo ejusdem ordinis prædicatorum de auctoritate Audiendi confessiones, invenisse hunc Joannem parisiensem cognonem habuisse pungentis asinum ; cujus cognominis cum rationem non ponat, existimare licet, ut ait idem Spondanus, fuisse eum vehementem un disputationibus et rixosum. Quod ego minime verum puto, cum certum videatur hoc nomen fuisse familiæ, non hominis cognomen. Certè, in vetustissimo codice ms. reperi quemdam Guillelmum Poin-l’Asne, testem productum in inquisitione facta, anno MCCXX aut XXI, utrum rex habeat inultum raptum et homicidium in burgo episcopi parisiensis. »

  2. « On divisait les VII Arts en deux parties, dont l’une portait le nom de Trivium, l’autre de Quadrivium. La première comprenait : Rhétorique, Logique et Grammaire ; la deuxième : Arithmétique, Astronomie, Musique et Géométrie. Le comble de l’éloge, la perfection du mérite, était de les posséder toutes deux : Vir in trivio et quadrivio excellentissimus. »
    (Legrand d’Aussy.)
  3. Montlhéry, près de Linas. Cette petite ville et ce village existent encore. Ce fut au pied du château de la première, dont les ruines ont subsisté jusqu’à nos jours, que se livra sous Louis XI, entre les Français et les Bourguignons, une escarmouche qui dégénéra en un sanglant combat, où ces derniers furent vaincus. Le lieu de la bataille a porté depuis ce temps le nom de Cimetière des Bourguignons.