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LE MIRACLE DE THÉOPHILE.

Par pou que li cuers ne m’en criève.

salatins.

Je sai or bien que mult vous griève
Et mult en estes entrepris ;
Comme hom qui est de si grant pris
Mult en estes mas et penssis.

théophiles.

Salatin frère, or est ensis :
Se tu riens pooies savoir
Par qoi je péusse r’avoir
M’onor, ma baillie et ma grâce,
Il n’est chose que je n’en face.

salatins.

Voudriiez-vous Dieu renoier,
Celui que tant solez proier,
Toz ses sainz et toutes ses saintes ?
Et si devenissiez mains jointes
Hom à celui qui ce feroit
Qui vostre honor vous renderoit ;
Et plus honorez seriiez,
S’à lui servir demoriiez,
C’onques jor ne péustes estre.
Créez-moi, lessiez vostre mestre.
Qu’en avez-vous entalenté ?

théophiles.

J’en ai trop bone volenté :
Tout ton plesir ferai briefment.

salatins.

Alez-vous-en séurement ;