Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tain pour nos habitudes d’observation immédiate. » Mais il serait juste, proclame-t-elle, de faire dans la vie une place plus large à la femme et de mieux « employer ce don naturel d’inertie et de passivité qui, si puissamment, fit de notre cramponnante espèce le frein, le régulateur de l’impatiente activité masculine, excitée à certaines heures de l’histoire par des fièvres artificielles ou excessives. » Il y a peut-être une vérité dans cette phrase belge.

Le féminisme tient une grande place dans les lettres où Caroline d’Ambre nous conte les événements algériens ; dans celles aussi de Claire de Pratz sur l’Angleterre des institutrices et sur ces admirables clubs féminins «  une quantité de questions importantes y sont toujours discutées ». (27 février 1898.)

Dans ses chroniques, dans ses nouvelles, dans ses romans, Marcelle Tinayre pousse souvent le féminisme jusqu’à l’indulgence. L’héroïne, vivante et passionnée, ne rencontre que des idiots ou des goujats. Un instant, elle détourne la tête, « saturée de morne dégoût ».