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le massacre des amazones.

muns pessimistes, elle fait lire l’Ecclésiaste à son héroïne et copie pour notre usage quinze versets aggravés de commentaires rabâcheurs. — L’écriture est d’une débutante qui veut tout le temps être admirable et qui souvent bavarde, sans plus savoir ce qu’elle dit, zigzague en une griserie verbale. Il faut l’excuser, à ces moments-là, avec une de ses belles phrases, et répéter : « Un vertige lui était venu des lointains inconsciemment en fermentation de son âme d’intellectuelle ».

J’ai lu de la baronne Madeleine Deslandes (Ossitt) deux volumes : A quoi bon ? et Ilse. C’est, chaque fois, l’histoire d’une femme qui aime profondément et pour toujours, d’un homme qui aime à demi et pour peu de temps. Les deux héroïnes meurent de la cruauté inconsciente des deux mâles. Eux restent pour tirer les conclusions et déplorer dans : A quoi bon ? « le trop tard inexorable et fatal de toute existence », dans Ilse « comme tout est inutile. »

Ces deux éditions de la même histoire schaupenhauerienne sont de valeur très inégale. A quoi bon ? est une banalité prétentieuse. Ilse est arrangée en légende gentiment puérile, écrit avec une naïveté précieuse, qui a par endroits je ne sais quelle grâce maniérée. J’aimerais assez ce dernier livre si un épilogue de vie triviale