Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/77

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Fleurs, il faut être philosophe,
Votre âme est de bien mince étoffe.


La pauvre fleur obéit, admiratrice, et s’efforce d’être « philosophe », et archéologue, et même chimiste :


Peut-être, — c’est, je crois, ce qu’apprend la chimie.


Et voilà l’infortuné calice qui se rêve cornue et qui bavarde combinaisons et mélanges.

Dès que la fleur a ânonné sa leçon, elle est condamnée à entendre un nouveau cours :


Parfois vous m’expliquez votre philosophie.


Mais je n’en finirais pas d’énumérer les crimes de l’amoureux transi et érudit qui est sûr du sens des hiéroglyphes et qui garde un sourire sceptique devant les protestations les plus tendres. Quelques détails gracieux et même quelques jolies pièces ont échappé à sa sévérité ; rien n’a échappé à son influence. Les meilleures pages manquent de lyrisme et de spontanéité, sont trop ingénieuses. En voici une, par exemple, qui s’appelle la Nature et l’Amour, et qui chante, non sans charme parfois, la nature vue par des yeux heureux. Mais on nous fait remarquer, dès les premiers vers, qu’il y a là une nouveauté intéressante et que les poètes