ou quand tu agis en cynique grossier. Ô noble épicurien, ignores-tu que je n’aurais pu aimer un cynique ?
Et si je me dévoilais cynique ?.. Si tu t’étais trompée sur moi, cesserais-tu de m’aimer ?
Celle qui aime ne cessera pas d’aimer. Mais, si elle s’est trompée, l’amour, qui fit sa joie, deviendra sa douleur. Je sais des mères outragées qui aiment leur fils dans la peine et l’humiliation. Si tu te révélais vil, je deviendrais semblable à une de ces mères.
Cesse de craindre, amie. Je n’abandonnerai pas le noble Épicure et ses jardins pour chercher Diogène sur les places publiques parmi la populace et pour distinguer mon maître à ce signe qu’il parle et agit plus grossièrement que les autres. Mais tu as tort de considérer comme grossière et banale la volupté. Elle est un poème aussi beau et presque aussi rare que l’amour.
Non. Elle est la musique qui ne signifie rien sans les paroles. Si elle ne chante l’amour, elle devient laide comme un air sifflé par des cochers. Comment accordes-tu quelque prix à une chose aussi commune, où l’esprit n’a point de part et que tous peuvent donner ?
Ô naïve, tu te trompes. La volupté est un art et il y a peu d’artistes. Je te félicite, heureux instrument tombé d’abord aux mains d’un bon musicien.
Ce que tu dis doit être laid, puisque je me sens rougir.