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ruineuse. La rigueur élégante des raisonnements du scolastique parnassien me charme aussi ; mais je ne puis les accepter que comme la métaphysique d’une école, non comme la théorie générale du vers français. La Fontaine et Verlaine me sont trop précieux pour que je les sacrifie à la fantaisie amusante et étroite d’une doctrine.

La seconde partie du livre m’intéresse davantage parce que l’auteur, au lieu d’y justifier en avocat ingénieux comme un théologien la méthode qu’on lui enseigna, y révèle et y loue — oh ! en toute ingénuité, sans presque s’en apercevoir — son propre tempérament poétique. C’est une heureuse fatalité que tout théoricien fasse la théorie de sa pratique et que tout généralisateur généralise son cas. S’il en était autrement, que pourraient bien nous apprendre les théories générales ?

Sully-Prudhomme admet trois sources principales d’inspiration : les sentiments les plus intimes du poète, les conquêtes de la science, les questions sociales ; et cette division correspond aux tentatives de Sully-Prudhomme.

Il a réussi surtout dans le premier genre, si l’on veut bien y comprendre à la fois les inquié-