Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/185

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tompeur, et enveloppeur ; le rythme qui sur les images infiniment diverses met la noblesse toujours renouvelée et pourtant toujours la même d’une draperie largement flottante.

Le Psautier du Barde, paru en 1894, s’ouvre par une préface d’Armand Silvestre. Si quelqu’un a encore de l’estime pour Silvestre, je le prie d’excuser les paroles que ma conscience va me dicter.

En lisant les vers d’Émile Boissier, Silvestre se sent en face de beautés, et il est ému. Malheureusement, il ne se contente pas de dire son émotion ; il veut l’analyser et on s’aperçoit immédiatement qu’il ne comprend rien au poète dont il parle.

Armand Silvestre est un latin. Il appartient à une race merveilleusement douée et merveilleusement belle chez ceux de ses fils qui ont la force et la noblesse. En revanche, rien n’est plus grossier que le latin grossier et il faudrait chercher longtemps pour trouver un être plus vulgaire qu’Armand Silvestre. Il est l’insupportable méridional au gros rire bruyant, aux gestes familiers, aux précisions déplaisantes. Rubens scatologique sans vie et sans couleur, il aime toute forme énorme qu’elle soit ou non