Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/245

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


CHAPITRE IX


Le trottoir du boul’ mich’


J’ai promis autrefois tout un volume d’études sur ce qui remplace aujourd’hui les critiques, sur MM. les agents de publicité littéraire. Mais c’est curieux, toutes les bonnes raisons qu’on trouve pour manquer à ses promesses.

Ces commentateurs sont tellement inférieurs même aux pauvres gens qu’ils commentent. On se fait critique par impuissance. Les époques riches produisent des impuissances relatives qui restent intéressantes : Sainte-Beuve, furieux de n’être pas poète, cocufie Hugo avec une papelardise amusante et insulte Vigny avec une malice moralement infâme et intellectuellement, jolie. Mais l’impuissance de Gaston Deschamps, le pitre au nez cassé, quelle excuse aurions-nous de nous y arrêter ? D’ailleurs les impuissants d’aujourd’hui sont des drôles sans drôlerie, et