Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/252

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nasse et de n’avoir jamais oublié en écrivant qu’il existe des inspecteurs généraux.

Je le laisserais reposer en paix, si des amis compromettants ne faisaient la quête pour lui élever un monument. Un monument à Trolliet ! Pourquoi pas à Pradon ? Je vous assure, sans rire, que Pradon avait beaucoup plus de talent qu’Émile Trolliet. Pradon avait autant de talent que M. Victorien Sardou.

Je ne dirai rien des vers de Trolliet, pauvres musiquettes lamartiniennes. Les vieilles filles poitrinaires ont le droit de faire des vers lamartiniens que nous restons libres de ne point lire. Il est toutefois excessif d’élever un monument à une vieille prude parce qu’elle se crut idéaliste et qu’elle fit des vers lamartiniens.

Trolliet sera uniquement pour moi l’auteur d’un volume de critique intitulé Médaillons de poètes, 1800-1900. Ce livre paraît d’abord tout en omissions bizarres et en bizarres admissions. (Allons ! bon, j’écris du Trolliet, maintenant !) Mais, une préface prudente implore notre pardon et essaie d’expliquer.

L’auteur n’a pas « l’intention de donner un exposé suivi et complet du mouvement poétique au xixe siècle » . Il veut « non présenter un ca-