Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/322

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tout vestige de raison et de beauté » ; au christianisme qui a posé sur l’univers, comme une chape de plomb , son manteau de folie et de laideur. » Je soupçonne Dante, en effet, de n’avoir rien de parnassien et Polyeucte, renversant les idoles, manque vraiment de tenue. Ils vont encore, ces dédains olympiens, à toutes sortes de gens qui, la plupart, méritent le mépris de plusieurs façons. Mais c’est pour quelque raison tout extérieure que Tailhade les abhorre : pour leur inélégance, pour leur « odeur d’humanité peu lavée » ou pour leur « pieds hydrophobes. »

Il reproche sa goutte et sa fistule plus que ses vers au « suave Coppée un peu sourd et gâteux avec largesse », à « Coppée à qui ses infirmités et sa haute dévotion impartirent le sobriquet d’anus dei. » — Les sophismes éhontés de Charles Maurras le dégoûtent moins que sa « surdité cancéreuse et la sanie fétide qui découle de son nez, » — Si Barrès, au lieu d’être « laid, cagneux et mal bâti », ressemblait à Apollon, et si, au lieu d’être lâche bassement, il montrait, comme d’autres canailles, quelque jolie bravoure extérieure, Tailhade ne verrait peut-être plus sa nullité intellectuelle