Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/119

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Alors elle prit la hache et, d’un seul coup, elle abattit tous les arbres, et s’en alla, après avoir fait promettre de nouveau au prince de l’épouser.

La vieille vint peu après, et fit compliment au jeune homme, mais elle pensa que sa fille l’avait aidé.

Le lendemain, elle lui donna un paquet de plumes et lui dit :

— Voici pour construire un pont.

Le prince se rendit au bord de la rivière, et il essaya de mettre les plumes bout à bout ; mais il ne put y réussir : elles tombaient à l’eau, et il ne lui en resta plus que quelques-unes.

La fille du Sarrasin dit à sa mère :

— Voici l’heure du déjeuner ; il faut que j’aille porter à manger à ce jeune homme.

— Non, répondit-elle, je ne veux pas.

La fille envoya à sa place un petit oiseau qui vint trois fois voleter autour du prince, et lui dit :

— Jette le reste de tes plumes.