Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/157

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serait parvenu à y débarquer aurait pu en remplir ses poches et même en charger son navire ; mais il était difficile d’y aborder et personne de ceux qui étaient partis pour y aller n’en était revenu.

— Ma foi, dit le capitaine Jean, il faut que je tente l’aventure ; je chargerai mon navire d’or, et je donnerai ensuite à mes matelots de quoi vivre comme des seigneurs jusqu’à la fin de leurs jours.

Il embarqua des provisions de toutes sortes, pain, biscuit, viande, vin, eau-de-vie, comme pour un long voyage, et il mit le cap sur l’île d’or. La traversée fut longue ; dix-huit mois après le départ, il n’avait pas encore eu connaissance de l’ile, et les matelots commençaient à s’ennuyer : enfin dix-neuf mois, jour pour jour, après avoir quitté le port de Saint-Malo, ils aperçurent comme un incendie au-dessus de la mer ; c’était l’île couverte d’or qui reluisait au soleil. Il n’y avait personne à terre, mais tout autour du rivage on voyait des navires qui croisaient et qui étaient prêts