Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/283

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Un jour qu’il flambait plus que de coutume, un des frères prit son bâton et se mit à cogner dessus en criant :

— Ah ! coquin de feu, je vais te tuer !

Mais les tisons ne s’éteignaient point, de sorte que le garçon s’écria :

— Ah ! je ne peux te tuer, mais je vais t’étouffer !

Il prit le linge des armoires pour étouffer le feu, et comme il n’y parvenait pas encore, il jeta dessus les couettes, en disant :

— Cette fois tu seras étouffé, ou tu as la vie dure.

Mais le feu consuma les draps et les couettes, et il brûla encore la maison.

Alors les deux frères se réfugièrent chez une cousine qui était plus fine qu’eux, et ils mirent encore un bissac sur leur dos pour aller quêter. Sur leur route ils rencontrèrent une église dont la porte était ouverte ; ils y entrèrent en disant :

— Bonjour ! charité pour la fortune du feu.