Page:Sébillot - Coutumes populaires de la Haute-Bretagne, 1886.djvu/18

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Sur les saints invoqués contre la stérilité, cf. A. S. Morin, Le Prêtre et le sorcier, p. 242 ; — Martinet, Légendes du Berry, p. 18.

Si une femme mariée depuis quelque temps et qui n’a point d’enfant désire en avoir, il faut qu’elle accompagne à l’église une accouchée qui va se faire remettre, c’est-à-dire qui fait ses relevailles. (P.)

On envoie aussi, dans l’espoir qu’elles deviendront fécondes, les jeunes mariées conduire à l’église les femmes qui se font relever. (D.)

Il semblerait que, parfois, on a recours à des pratiques qui, catholiques en apparence, sont des vestiges de superstitions préhistoriques. J’ai entendu dire que des femmes, pour avoir des enfants, allaient se frotter à certains saints en pierre ou en bois placés dans la campagne.

En Basse-Bretagne (cf. Galerie bretonne, t. II, p. 143), les femmes stériles se frottent le ventre à la statue de saint Guénolé. Dans les Pyrénées, plusieurs pierres sont l’objet d’un culte de la part des femmes qui leur demandent la fécondité. Cf. Bull. de la Société d’anthropologie, 3e série, t. II, pp. 167-8 ; cf. aussi la note des pages 51 et 52, du t. Ier des Traditions et superstitions de la Haute-Bretagne ; dans la Marche (cf. Duval, Esquisses marchoises, p. m), les villageoises, pour avoir des enfants, grattent la pierre d’une statue antique.

A 1,200 mètres environ du bourg d’Hénanbihen (Côtes-du-Nord), existe une petite statue très fruste qui porte le nom de saint Mirli. Il y a quelques années, les femmes qui, mariées depuis