Page:Sébillot - Coutumes populaires de la Haute-Bretagne, 1886.djvu/24

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prédit qu’il serait tué par le tonnerre à l’âge de dix-neuf ans.

Ses parents, qui étaient riches, firent faire une maison toute en fer, en forme d’église, et ils lui dirent de demeurer dedans. Mais un jour qu’il tonnait, il sortit de la maison, et se mit à genoux à prier dans la cour. Le tonnerre tomba sur la maison, et il n’eut point de mal.

(Conté par J.-M. Comault du Gouray, 1882.)

Dans un autre conte, la Mauvaise étoile (Contes des paysans, n° LXV), la croyance à l’influence fatale du moment de la naissance est plus formellement encore exprimée. Un pauvre qui se trouvait au moment de l’accouchement dit : « Si l’enfant peut tarder une heure à venir, ce sera un bonheur pour lui ; car, sans cela, à l’âge de vingt ans, il sera pendu les pieds en l’air, et brûlé (p. 332). » Cette destinée s’accomplit, en effet, mais en effigie seulement.

La même croyance existe en Basse-Bretagne. Cf. dans Mélusine, t. 1, un conte de Luzel, intitulé la Destinée.

On dit d’une personne qui a de la chance qu’elle est née coiffée en naissant. On sait que la coiffe est une portion de membrane fœtale que quelques enfants ont sur la tête en venant au monde. Cette croyance était jadis à peu près générale.