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PRÉFACE

avaient été disposées de façon à présenter le pignon au côté d’où le vent soufflait avec le plus de violence.

D’autres fois le port occupait le fond d’une baie assez vaste : les maisons s’alignaient le long du rivage, et une rue, parfois unique, conduisait vers le plateau où commençaient les fermes ; c’était là que finissait la colonie.

Si petite que fût l’agglomération, elle se tenait à l’écart des paysans ; les mariages entre eux et les pêcheurs étaient extrêmement rares ; les gens de mer regardaient les laboureurs comme leur étant inférieurs à tous les points de vue ; ils n’avaient pas tout à fait tort : les pêcheuses étaient plus jolies, plus gracieuses, plus propres, et elles se distinguaient facilement des paysannes, quoique portant à peu près le même costume, par la délicatesse de leurs traits et la finesse de leurs attaches. Les pêcheurs dont l’habillement même le dimanche, n’était pas le même que celui des paysans, étaient aussi en général plus grands et plus robustes. Dans plusieurs endroits, il était aisé de voir que la race était aussi différente que la profession, et qu’on se trouvait en présence d’un îlot ethnique, proba-