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LE MARIAGE

leurs cheveux dans le bénitier d’un petit oratoire entre Saint-Jean-du-Doigt et Plougasnou (Finistère), en priant saint Yves de leur donner un beau mari[1].

Il est rare que les pêcheuses se marient avec des laboureurs, que les gens de mer appellent dédaigneusement en Haute-Bretagne des « plauds » ou des « gas de métairie », en Normandie des « berquers » ou bergers. Les pêcheurs bretons n’épousent en général que des pêcheuses : outre qu’ils ont un certain mépris pour les terriens, les pêcheuses seules peuvent les aider dans leurs travaux ; ce sont elles qui vont prendre la « boitte » ou qui vendent le poisson pris par les hommes. Il en était de même dans nombre de villages écossais où la pêche est la principale industrie[2].

Les pêcheurs de l’Ile Tudy qui ne s’alliaient qu’entre eux méprisaient les autres hommes et l’on disait d’eux en proverbe :

  1. Revue des Trad. pop. t. xiv, p. 349.
  2. James G. Bertram. Harvest of the Sea. p. 317.