Page:Séché - Les Muses françaises, II, 1908.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

confraternité ?… Qu’ils apprennent donc que Clotilde de Surville n’exista jamais. Les poésies qui portent son nom sont l’œuvre de Joseph-Étienne de Surville, soldat d’aventure et joyeux mystificateur qui trouva d’ailleurs après sa mort, d’ironiques collaborateurs en la personne de Charles Nodier et de Roujoux.

Pour le présent volume, on ne va pas non plus manquer de relever les omissions. Ce sera un travail facile. J’ai réuni ici, en effet, seulement quarante-quatre noms ; j’aurais pu porter le nombre à Deux cents. — Dois-je dire que je n’ai pas prétendu composer le Bottin des muses ! — Mon intention première, néanmoins, je l’avoue, avait été de grouper toutes les poétesses contemporaines. — Comme si toutes les femmes du monde… et même du demi-monde n’écrivaient pas des vers présentement ! — Je connus bientôt mon erreur : je demandai grâce. Et je me restreignis à faire un choix. Je n’affirmerai pas, au surplus, que le lecteur y ait beaucoup perdu. Il se peut pourtant que parmi les noms écartés il y ait des talents sinon encore très mûrs et très originaux, du moins qui ne demandent qu’à mûrir et à se perfectionner. J’ai l’espoir de les retrouver un jour.

Le premier volume de cet ouvrage était consacré aux poétesses disparues ; le second devait être uniquement réservé aux vivantes. On y trouvera malheureusement deux mortes : Jeanne de la Vaudère et Marie Krysinska décédées récemment.

Le tome I était disposé selon l’ordre chronologique ; pour le tome II nous avons préféré l’ordre alphabétique. Point n’est besoin de dire pourquoi…

A. S.