Voilà de bien grosses questions à résoudre en
quelques lignes. Ce que je pense de la poésie
féminine ? J’ai eu l’occasion de le dire dans les
nombreux articles, que je consacre, depuis sept
ans, à la plupart de nos femmes-poètes ; et je ne
puis que vous répéter ici combien leur entrée en
lice me paraît marquer une étape importante et
décisive dé la poésie française. Certes, elles ont
encore beaucoup à faire. Nombre d’entre elfes, et
non des moins douées, ne peuvent se résoudre à
perfectionner leurs moyens d’expression, à s’assimiler
cette technique, ce « métier » sans lesquels il
n’est pas de véritables artistes. Les œuvres que
nous leur devons déjà suffisent néanmoins à
prouver que toute une moitié des rèves et des
sentiments humains, que toute une moitié, aussi,
des genres littéraires sont plutôt de leur domaine.
Il y a deux sexes en poésie et, sous cette réserve,
je ne vois pas pourquoi elles ne nous donneraient
pas un jour un très grand poète. Qui sait même si
elles ne nous l’ont pas donné ? Dans tous les cas,
elles nous auront délivrés, — et n’est-ce pas quelque
chose ? — des fades et mièvres poètes masculins,
car, avant dix ans d’ici, un monsieur barbu paraîtra
aussi ridicule en rimant de petits vers élégiaques
ou badins qu’en faisant du crochet ou de la tapis-
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APPENDICE
QUELQUES OPINIONS INÉDITES DE CRITIQUES
SUR LA POESIE FEMININE