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LUCIE DELARUE-MARDRUS

Blanche. — Mercure de France. — La Plume. — Revue de Paris. — Revue des Deux Mondes. — La Revue. — Le Censeur. — Revue Hebdomadaire. — L’Ermitage. — Antée.

CONSULTER. — G. Casella et Ernest Gaubert, La Nouvelle littérature, E. Sansot et Cie, Paris, 1906, in-18. — J. Ernest-Charles, Les Samedis littéraires (5e série), E. Sansot, Paris, 1905, in-18. — Robert de Montesquiou, Professionnelles beautés, Juven, Paris, 1905, in-18. — C. Poinsot, Anthologie des poètes normands contemporains, Floury, Paris, 1903, in-18. — Ch.-Th. Féret, Poétesses normandes, du Bridet au Pégase, Rey, Paris, 1908, in-8. — Madame et Monsieur, août 1906. — H. Bidou, Vie Heureuse septembre 1905, juillet 1906. — G. Casella, Revue Illustrée, 5 janvier 1906. — Charles Maurras, L’Avenir de l’intelligence, Fontemoing, Paris, 1905, in-8o. — Léon Parsons, Globe-Trotter, 12 octobre 1905. — Fémina, 1er octobre 1905. — Catulle Mendès, Le Journal, 1908. — Paul Flat, Nos femmes de lettres, Perrin, Paris, 1908, in-18.


AU MATIN


Parmi la pureté du matin triomphant,
Je vois le souvenir encor si frais dans l’âme
Du temps où je n’étais qu’un embryon de femme,
Qu’il me semble donner la main à quelque enfant.
 
L’herbe est froide à mes pieds comme de l’eau qui coule,
La mer au bout des prés vient chanter son bruit clair
Et la falaise aussi déferle dans la mer
De tout le terrain jaune et mou qui s’en éboule.
 
Les troupeaux comme au long d’un poème latin
Paissent avec des ronds de soleil sur leurs croupes,
Et les oiseaux de mer ont abattu des groupes
Que chaque vague berce à son rythme incertain.
 
Et la prée et les eaux également étales
Sourient si bien à mes matineux errements
Que je voudrais pouvoir entre mes bras normands
Prendre en pleurant ma mer et ma terre natales,

Tout ce coin de nature en qui j’épancherais,
Comme en l’asile offert de quelque sein de femme,
Câlinement, les yeux fermés, toute mon âme
Si lourde de tristesse et de mauvais secrets.

(Occident.)