Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/15

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Madame d’Orvillet.

Qu’est-ce qu’il y a donc ? Pourquoi ris-tu, Laurent ? Et toi, Félicie, pourquoi as-tu l’air embarrassée ?

Laurent.

Je ne peux pas vous le dire, maman : Félicie serait furieuse.

Madame d’Orvillet.

Alors, c’est quelque chose de mal.

Félicie.

Pas du tout, maman ; c’est Laurent qui a des idées bêtes et qui…

Laurent.

Ah ! j’ai des idées bêtes ? Comment sais-tu qu’elles sont bêtes, puisque tu ne les connais pas ?

Félicie.

Ce n’est pas difficile à deviner.

Laurent.

Si tu devines, c’est que j’ai bien deviné ; et puisque tu me dis des sottises, je vais dire mon idée à maman. C’est par orgueil que tu fais semblant d’être fatiguée, pour ne pas aller savoir des nouvelles du petit Germain.

Félicie, très rouge.

Ce n’est pas vrai ; c’est parce que je suis réellement fatiguée. »

La maman commençait à croire que Laurent avait trouvé la vraie cause de la fatigue de Félicie, mais elle n’eut pas l’air de s’en douter.

Madame d’Orvillet.

Puisque tu es réellement fatiguée, tu resteras à la maison à te reposer ; j’irai voir les Germain avec