Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/159

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Félicie.

Je suis ce que je suis et je n’ai pas besoin de vos conseils.

Amanda.

Moi, je croirais que vous en avez besoin, mam’selle, et moi, qui ne suis pas une grande dame bien éduquée, je ne ferais pas tout ce que vous faites depuis ce matin ; j’accepterais de bon cœur ce qui m’est donné de bon cœur, et je ne me ferais pas un plaisir d’humilier le monde, comme vous l’avez fait pour mes beaux-frères et pour d’autres.

Félicie.

Vous êtes une insolente ; vous oubliez qui je suis.

Amanda.

Ah ! pour ça non, je ne l’oublie pas ; et si je l’oubliais, vous me le rappelleriez bien vite. Vous êtes tout l’opposé de votre maman, de votre oncle, de M. Laurent et de Mlle Anne. Aussi tout le monde les aime bien, eux ; et chacun de nous se jetterait au feu pour eux.

Félicie.

Ce qui veut dire que vous ne le feriez pas pour moi.

Amanda.

Ah ! ma foi non ! On vous laisserait vous en tirer toute seule. Et on aurait raison.

Félicie.

Je ne veux pas que vous me disiez d’impertinences. Laissez-moi.