Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/179

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Diloy.

Oh ! mademoiselle ! c’est-y possible ? Jamais je n’oublierai cette bonté ; vos bonnes paroles me font un bien dont je ne saurais assez vous remercier. »

Félicie s’aperçut que le brave homme avait les yeux pleins de larmes. Elle lui sourit gracieusement et sortit. Mme d’Orvillet la suivit, l’embrassa à plusieurs reprises et la pressa contre son cœur.

« Continue comme tu as commencé, chère enfant, et tu retrouveras toute notre tendresse. »

En rentrant au salon, elle trouva Diloy encore tout ému.

Madame d’Orvillet.

Vous voyez, mon ami, que Félicie ne vous garde plus rancune ; ainsi n’y pensez plus et parlons de l’avenir au lieu de songer au passé.

Le général.

Assois-toi, mon brave garçon, et causons de ton avenir, comme dit ma sœur. Voyons, assois-toi : n’aie pas peur. »

Diloy obéit et prit une chaise.

Le général.

Qu’est-ce que tu fais et qu’est-ce que tu sais faire ?

Diloy.

Ma foi, monsieur le comte, je gagne ma vie comme je peux. Faute de mieux, je travaille aux chemins de fer.

Le général.

Mais ce n’est pas un état.