Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/18

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chez les Germain, et j’ai dit que j’étais fatiguée. Et puis maman a dit qu’elle irait chez Mme la baronne de Castelsot ; elle n’a pas voulu m’emmener, et elle m’a laissée toute seule avec toi. Cela ne m’amuse pas, tu penses bien.

La bonne.

Ni moi non plus, je vous assure. Mais pourquoi ne vouliez-vous pas aller chez les Germain ?

Félicie.

Parce que c’est humiliant d’aller faire des visites à ces gens-là, qui sont des gens de rien.

La bonne.

Je ne vois rien d’humiliant d’aller chez ces gens-là, comme vous les appelez ; ce sont de très braves gens, bien meilleurs à voir que les Castelsot, qui sont de vrais sots ; ils portent bien leur nom.

Félicie.

Je te prie de ne pas parler si impoliment de M. le baron et de Mme la baronne de Castelsot ; ce sont des gens comme il faut, et j’aime beaucoup M. Clodoald et Mlle Cunégonde.

La bonne.

Des petits insolents, orgueilleux, mal élevés, qui vous donnent de très mauvais conseils. On les déteste dans le pays, et on a bien raison… Et qu’allez-vous faire à présent ?

Félicie.

Je ne ferai rien du tout ; je ne veux pas causer avec toi, parce que tu parles mal de mes amis.

La bonne.

Je ne vous demande pas de causer avec moi ; je