Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/181

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Le général.

Pourquoi n’y es-tu pas resté ?

Diloy.

Mon père est venu à mourir, monsieur le comte ; j’étais trop jeune : je n’avais pas encore tiré à la conscription. M. le marquis m’a renvoyé et on m’a offert cette place en Algérie. Je suis parti ; mon maître s’y est ruiné. Je m’étais marié ; j’avais déjà deux enfants ; je suis revenu en France ; j’ai vécu comme j’ai pu et je me suis trouvé ici dans le pays, travaillant au chemin de fer.

Le général.

Si nous te trouvions une place de jardinier, cela te conviendrait-il ?

Diloy.

J’en serais bien heureux, monsieur le comte ; mais ce n’est pas facile à trouver.

Le général.

Cela se trouve pourtant ; nous allons nous en occuper ma sœur et moi.

Diloy.

Je remercie, monsieur le comte ; ce serait un grand bonheur pour moi de me trouver placé tranquillement avec ma femme et mes enfants.

Le général.

Eh bien, mon ami, cela viendra un jour ou l’autre. En attendant, continue ton métier de chemineau, et, si tu te trouves gêné, viens nous trouver, ma sœur et moi ; nous te viendrons en aide.

Diloy.

Je suis bien reconnaissant à monsieur le comte de