Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/214

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lâche un peu la chaîne et lui attache les pattes avec la corde. L’ours grogne et bouge un peu ; le chemineau le bat encore horriblement ; le pauvre chemineau est couvert de sang.

Anne.

Les jambes seulement.

Laurent.

C’est bien assez, les jambes. Alors nous pleurons.

Anne.

Et maman aussi. Pas Félicie.

Laurent.

Laisse-moi donc raconter.

Anne.

Tu oublies toujours maman.

Laurent.

Je n’oublie pas ; j’aurais dit après.

Anne.

Il vaut mieux dire tout de suite.

Laurent.

Non, ça dérange. Alors maman lui attache nos mouchoirs autour des jambes.

Juliette.

À l’ours ?

Laurent.

Non, au chemineau. Maman attache le mouchoir.

Anne.

Pas celui de Félicie.

Laurent.

Ça ne fait rien ; laisse-moi parler. Puis maman nous prend par la main.