Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/226

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Diloy.

Je serais bien, bien heureux, ma bonne chère dame, de me trouver à votre service ; et quant à savoir l’état de jardinier, légumes, fruits, fleurs, arbres, j’en réponds ; mais… je craindrais. »

Diloy baissa la tête et ne continua pas.

Le général.

Quoi, mon garçon, que craindrais-tu ?

Diloy.

J’aurais peur que Mlle Félicie…

Le général.

Félicie ? Je réponds d’elle à présent. Depuis deux jours elle est tout autre.

Diloy, tristement.

Elle ne m’a pas encore pardonné, monsieur le comte. Si monsieur le comte l’avait vue et entendue quand, d’après les ordres de monsieur le comte, je suis venu près d’elle, à l’étang, il verrait bien que la pauvre petite a beau faire effort, elle a toujours sur le cœur mon inconvenance du mois dernier.

Le général.

Je ne savais pas cela. Mais tu as bien vu comme elle s’est jetée dans tes bras, comme elle t’a embrassé quand tu l’as tirée de l’eau, et cela, c’est bien de son propre mouvement : personne ne le lui a seriné.

Diloy.

Je sais bien, monsieur le comte, et j’en suis bien heureux et reconnaissant. Mais je crains la réflexion pour elle. Qu’est-ce que je suis ? Un