Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/286

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

trop grand zèle ; il garda le monde nécessaire pour monter les lits, les armoires, et renvoya la charrette pour faire un second chargement. Les enfants et la bonne y montèrent ; Laurent prit le fouet et les guides, et on se dirigea lentement vers le jardin.

« Veux-tu mener à ton tour ? dit Laurent à Félicie, assise dans la charrette.

Félicie, avec dédain.

Non, je te remercie ; je ne suis pas habituée à l’office de charretier.

Anne.

C’est très amusant.

Félicie.

Moi, cela me déplaît.

Laurent.

Pourquoi cela ? On tire les guides, on fouette le cheval.

Félicie.

Et puis on verse dans le fossé quand on tire mal ou quand on fouette trop fort.

Laurent.

Mais moi je ne tire pas mal et je fouette tout doucement.

La bonne.

Le charretier marche à côté du cheval et le fait aller au milieu du chemin : il n’y a pas de danger.

Laurent.

Hue ! Huhau ! Hue ! À dia !

Félicie.

Tais-toi donc, tu vas nous verser. Je veux descendre.